Minéraux

Les minéraux et la lithothérapie

Les pierres nous attire. C’est le même rêve qui illumine le regard du gamin captivé, du mineur extrayant sa gemme des profondeurs noires, du scientifique géologue, du client fortuné de la place Vendôme.

Existe-t-il un élément, une énergie qui permettrait de parler de pouvoir thérapeutique des pierres ?

Dans les lieux sacrés où j’exposais mon travail, j’ai souvent discuté avec des visiteurs pratiquant des activités en lien avec les énergies telluriques. Depuis la crypte de l’église d’Ahun dans laquelle j’exposais mes peintures le temps d’un été et où j’ai vu un visionnaire ressemblant à Alan Stivell chercher les forces telluriques jusqu’à l’église de Bénévent-l’Abbaye où des événements relevant d’une synchronicité en lien avec les pierres arrivaient fréquemment, il est impossible de nier que nous percevons des événements qui nous paraissent magiques. Mais est-il raisonnable de vouloir transformer ces perceptions, ces événements aléatoires en discipline fiable ?

J’ai étudié objectivement ce domaine et c’est la voie d’approche symbolique qui m’a parue la plus efficiente. Chaque pierre symbolise une énergie universelle qui a sa correspondance dans l’âme humaine. Par la méditation, chacun peut établir une eutonie (L’eutonie est une technique de médecine non conventionnelle qui met en relation le corps et l’esprit) avec un minéral. Ainsi la nature subtile qui émanent des pierres éveillent les énergies correspondantes qui composent l’homme. C’est essentiel de préciser cela car les pierres ne sont pas des sources d’énergie extérieures. Il s’agit d’une dynamique d’éveil des forces intérieures que chacun porte en lui-même par une projection extérieure sur un objet : la pierre. Cette démarche psycho-spirituelle appartient au domaine des sciences humaines. On peut évoquer la ressemblance avec l’animisme, la pensée magique, qui sont les sujets d’étude de l’anthropologie, de l’ethnologie, donc de la philosophie, pas de la médecine. En se situant dans la logique de cette démarche, on ne peut qu’arriver à la conclusion que le terme de lithothérapie est employé à tort. Il est erroné de dresser un catalogue de correspondance espèce minérale/cible thérapeutique. On ne peut absolument pas savoir, pas prévoir quelle dynamique psychique irrationnelle va s’éveiller dans cette quête. Dresser une carte topologique de l’âme serait une tâche absconse.

Mais chacun est un monde inconnu pour l’autre et souvent pour lui-même aussi. Aucune censure n’est possible dans cette activité de développement personnel. Si l’esprit de quelqu’un lui indique d’être accompagné d’un saphir pour des raisons que lui même peut ignorer, pourquoi chercher à comprendre ce qui dépasse, et de loin, la conscience rationnelle ?

Si quelqu’un conçoit dans son imagination une démarche qui implique un rubis, faut-il une justification ? Les rêves sont-ils logiques ?

Si le cœur porte cet être à vouloir s’attacher à une émeraude, pourquoi en chercher la raison ? La passion est en-dehors de toute raison.

En tout cas, la pierre fait partie du monde créé de même que l’homme. Elle est à ce titre un être naturel qui participe comme nous au mariage de l’esprit et de la matière pour la joie de l’âme.

L’espoir qui anime chacun dans sa quête minérale lui appartient. et il serait arbitraire d’exiger un droit de regard sur une démarcher personnelle. Par contre, laisser supposer, d’une manière souvent habile pour éviter de tomber sous le coup d’une condamnation pour exercice illégal de la médecine, que telle pierre va apporter tel effet relève de la tromperie. Les noms fantaisistes qu’on voit apparaître (Merlinite par exemple qui provient de la mythologie arthurienne) de-ci, de-la n’ont qu’un but : séduire le consommateur orienté vers le mysticisme. Mais ce n’est pas très important, chacun est libre de se bercer d’illusion. Ce qui est plus grave c’est la tromperie, à un niveau industriel, sur la provenance des pierres. On vend des matières vulgaires, du verre ou des pierres banales, teintées avec des colorants qui s’évaporent d’ailleurs dans la durée, pour des minéraux nobles, tels le jade, l’agate, l’opale, la turquoise… Donc, pour être au moins certain d’acquérir un minéral authentique, allez rencontrer les géologues dans les clubs, dans les salons organisés par les associations de géologie, lisez des revues spécialisées ou allez le piocher vous-même dans un lieu autorisé en vous entourant de toutes les mesures de sécurité qui encadrent cette activité !